Faire aimer la nature pour que celle-ci soit appréciée et respectée est le seul objectif de cette page. Vous faire partager mon penchant pour la nature en vous invitant à la découverte de nos «bocages», de nos «haies», de leur origine, de leur utilité. Le visiteur soucieux de parfaire ses connaissances techniques aura, lui, tout intérêt à se reporter aux ouvrages écrits sur le «bocage et les haies» par d’éminents spécialistes (voir en bas de page).
Dès que j'en ai la possibilité, je fuis la faune sauvage et bigarrée installée dans notre bonne ville de Paris, pour aller respirer l'air pur de nos campagnes, humer les odeurs du terroir, musarder dans les chemins creux, observer la flore, la faune et faire la causette avec les paysans.
Le bocage
Pour qui voyage dans la campagne française, le bocage est un paysage «naturel » coutumier. S’il est fréquent dans les milieux ruraux, sa structure diffère d'une région à l'autre. Entrecroisement de chemins creux, de haies, de talus plus ou moins reliés, le bocage assure la liaison de milieux très différents : tels des bois, des maquis, des jachères, des prairies, et des terres cultivées.
Cette organisation particulière du paysage a été créé à des fins agricoles dès le Moyen-Âge. Le bocage est un des éléments qui façonne le paysage et son rôle est maintenant connu et reconnu pour normaliser les eaux de pluies,
lutter contre
le ravinage, réduire l'érosion des sols et retenir la biodiversité dans les secteurs de cultures. Mais avec les remembrements, la modernisation de l'agriculture et la diminution du nombre d'agriculteurs, moitié des haies ont disparu en 50 ans, pourtant le bocage participe encore à l’identité et à la beauté de nos campagnes, et les touristes sont attachés à ces paysages typés.
Les haies
Éléments essentiels du bocage, les haies sont des espaces vitaux pour de nombreuses espèces de plantes et d'animaux (oiseaux, petits mammifères, reptiles, insectes, etc) pour lesquelles elles constituent un réservoir naturel de nourriture, un refuge, un lieu d'hivernage ou un site de nidification. Les haies séparaient les étendues d'élevage des surfaces consacrées à la culture.
La haie présente aussi un intérêt écologique, elle retient en effet les pesticides et les engrais, limitant ainsi leur dispersion lors du ruissellement des eaux de pluies. La situation de la haie dans son environnement bocager et l’utilisation qui est faite de la parcelle attenante ont une incidence directe sur la faune, la flore, sur le rôle climatique (brise-vent) et ses fonctions de drainage. La haie joue également un rôle dans la prévention de l'érosion et dans la disposition du paysage. Elle limite l'effet dévastateur des crues et joue également un rôle dans la consolidation des talus.
Aubépine Monogyne

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(Crataegus monogyna)
De la famille des rosacées, l'aubépine est surtout présente dans les haies. Ses branches se mêlent entre elles formant ainsi une clôture efficace en interdisant le passage des animaux.
Son écorce et de couleur grise à brune, craquelée en plaques, cet arbuste dispose de rameaux munis du quantité considérable d'épines pouvant atteindre 15 mm de longueur. Les feuilles alternées et brillantes, de 1,5 à 4,5 cm aparaissent avant les autres, elles sont de forme ovale mais très divisées en 5 à 7 lobes.
Sa floraison s'effectue en mai avec des fleurs blanches ou roses à un style et d'un diamètre allant de 8 à 15 mm. Elles sont disposées en corymbes et partent à l'aisselle des feuilles. Ensuite un fruit charnu rouge foncé à rouge vif apparaît.
C'est une baie rouge qui renferme plusieurs graines (Cenelles).
L'aubépine abrite une faune importante. Emondée tous les 5 à 7 ans, la haie d'aupépines fournit du bois de chauffage. Non taillée, l'aubépine peut atteindre 10 m de haut.
En savoir + sur l'aubépine.
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Les paysans, éleveurs de bétail ou non, installent des clôtures naturelles dans le but de :
- Marquer le territoire et les limites foncières.
- Protéger les cultures et empêcher les animaux de s'égarer ou de s'échapper.
- Contrôler les troupeaux et leurs mouvements pour gérer les terres de pâturage.
- Protéger du vent et du soleil en améliorant les conditions micro-climatiques des animaux.
- Prévenir l'érosion des sols.
- Les haies naturelles peuvent former des clôtures naturelles laissées en l'état ou renforcées par du fil ou du fil de fer barbelés (ou muret en pierres séches). On utilise également la plantation d'arbres en brise-vent.
Les haies présentent donc aussi un intérêt économique, et de la constitution du bocage sont nées des fonctions secondaires comme la production de bois d'œuvre ou de chauffage ainsi que de fourrage. Il est donc nécessaire d'entretenir les haies. Sans intervention de l'homme, les espèces d'arbustres à croissance rapide risquent d'étouffer les autres plantes.
Une grande diversité de haies
Les haies bocagères basses, le plus souvent perchées sur un talus dominant un fossé. Elles sont composées essentiellement de noisetiers, d'aubépines et accessoirement de fusains.
Les haies bocagères hautes, dites haies «brise-vent» pouvant atteindre une hauteur de 15 mètres sont à la base constituées de peupliers, de cyprès, de chênes, de châtaigniers, de charmes et d'ormes.
Les haies défensives toutes en épines et piquants. Ces haies faites de d'aubépines (arbrisseau buisson pouvant atteindre 4 mètres de hauteur), d'églantiers, de prunellier, fleuries dès le mois de mars, sont un élément structurant du paysage. Les longues épines effilées du prunellier en font un arbuste à la floraison abondante et adapté à l'édification de haie défensive.
Aujourd'hui, la réhabilitation du bocage est encouragée et elle allie plantation, entretien et reconstruction de haies, de talus et de bosquets dégradés, mais aussi valorisation du patrimoine arboré. Un néo-bocage émerge donc de ces différentes actions gouvernementales, réalisées de plus en plus dans une démarche globale d'aménagement du territoire. Pourtant malgré les aides de l'Etat, les deux mille cinq cents kilomètres de haies plantées chaque années dans nos campagnes suffisent à peine à compenser celles qui sont arrachées. Situation aberrante, mais que voulez-vous, le bon sens paysans ne s'invente pas, et ce sont essentiellement des énarques qui nous gouvernent...
Le Prunellier (Prunus spinosa) : Le prunellier est un arbuste bien connu pour ces nombreuses épines. Ses nombreuses fleurs blanches apparaissent dès avril, dégageant une odeur subtile. Le prunellier est un arbrisseau épineux, buissonnant, épais. La tige, de 2 mètres envrion, se divise en rameaux diffus dont les adultes sont terminées en pointe acérée et couverts d'une écorce brun noirâtre. Les feuilles, alternes, sont courtement pétiolées, dentées, vert foncé. Les fleurs, blanches, apparaissent avant les feuilles, fin avril début mai, elles sont nombreuses.En octobre apparaissent des fruits bleu foncé, ronds, charnus, appelés «prunelles» ou «belosses», très peu comestibles, bien qu’utilisés en distillation ou en médecine populaire. C'est une plante : calmante
- laxative
- diurétique et dépurative, elle traite notamment les oedèmes - la cellulite
- l'acné - la diarrhée et le pipi au lit.
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Le prunellier est commun dans toute l'Europe, dans les haies, les buissons, aux lisières des bois. Sa multiplication se réalise par semis des graines, ou plantation des boutures. La récolte des fleurs a lieu avant leur complet épanouissement. Faites-les sécher dans des endroits secs et aérés.
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La faune
Les haies offrent le gîte et le couvert à une faune allant des batraciens aux rapaces en passant par les mammifères. Vous reporter à la page consacrée à : «La vie dans nos haies», qui sera accesible dès le 15 aout prochain.
Gérard Briffoteaux
Paris le 15 avril 2005
Sites web à visiter
Bibliographie