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     le socialisme (suite)
J.Jaurés


«le recours à l'étatisme»

Le socialisme brille surtout dans l'opposition électorale et parlementaire, fructueuse et sans risque. S'il prend quelque temps le pouvoir, il se donne le beau rôle, en distribuant et gaspillant ce qu'ont épargné avant lui des gouvernements conservateurs.

Loin des responsabilités politiques et économiques, tapi dans les administrations et les syndicats, il se nourrit de chimères et bâtit dans l'utopie des modèles de société où les hommes n'ont plus de passions à maîtriser ni de corps à nourrir. Mais de structures économiques, de mécanismes de production, de régulation des échanges, point ! Pressé d'agir, il en appelle à l'État.

Le socialisme, s'il sort du romantisme, s'incarne en totalitarisme politique.

Il retrouve ainsi, par-delà l'injuste parenthèse d'une ère bourgeoise où la révolution avait été confisquée au seul profit de l'oligarchie capitaliste, la grande charte de 1789, d'une démocratie intégrale dans laquelle le peuple se fait justice, se gouverne et s'administre en tous domaines par l'État qu'il se donne. L'État, émanation du peuple, gouvernant par le peuple, est l'infaillible protecteur et gestionnaire de la nation. L'erreur et le crime de la bourgeoisie fut de lui arracher le pouvoir économique qui, dès lors, ne pouvait que tomber en d'injustes mains. Le socialisme rend tout pouvoir à l'État. C'est d'une parfaite logique et d'une aveugle foi démocratique.

Il se délivre ainsi de toute question oiseuse sur les rouages futurs de la société socialiste, libre, égalitaire et fraternelle !

L'État justicier fait droit aux exigences du peuple. Il supprime la propriété privée et tout pouvoir de gestion économique privé.

L'État propriétaire se fait l'administrateur de la richesse publique et, seul pouvoir social, il est le gestionnaire de toute l'activité économique. Le sens de l'intérêt général , que l'État démocratique possède par définition, lui donne compétence et prudence; il remplace donc parfaitement toute la délicate mécanique du libre marché et sa subtile régulation par la classe capitaliste. Plus de spéculation financière, plus de recherche du profit maximum, plus de confrontation de l'offre et de la demande, plus de concurrence et d'entreprenage anarchiques !  La gestion étatique est parfaite. Une bureaucratie fonctionnarisée récolte et classe les informations et détermine les besoins réels de la collectivité, une technocratie d'État fixe les objectifs et modalités de la production par des séries de plans qui assurent la satisfaction exacte des besoins, sans pénurie, sans excédents, sans gaspillage.

Si les capitalistes sont des démons et l'État un dieu, il est certain que le capitalisme d'État est préférable au capitalisme privé.

Paris le 17/03/2004

 

 

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